"Mémoires celtes, les 7 croix": Étude et réalisation en cours.

Vous ne verrez pour l'instant que le travail en cours...

Présentation de la série des 7 tableaux: “Mémoires Celtes, les 7 croix”


Je vous parle ici des croix de Plouarzel (Finistère - France), de ce mystérieux Finistère qui m’a si chaleureusement accueilli il y a quelques années.


Cette série de tableaux, si elle explore l’intime et la mémoire, se veut également un hommage à nos prédécesseurs. Elle rappelle les transformations de nos habitudes, l’évolution de nos usages, les transitions historiques : de la christianisation des pierres dressées au langage de la mémoire par les signes gravés, prémices d’une écriture de transmission.

L’ensemble de mon travail de peintre s’articule autour de la mémoire : mémoire des lieux imprégnés d’un moment particulier, mémoire d’objets personnels liés à des êtres chers disparus, mémoire d’impressions, de sensations de bien-être ou de malaise… Cette recherche aborde inévitablement la question de l’oubli : oubli de nos aïeux, de notre propre passé, délitement et effacement de nos souvenirs, de notre savoir ancien, de nos cultes, et, dans le cas des croix, d’une certaine mémoire collective.


Par cette série, je souhaite réanimer cette mémoire et rappeler l’importance de la transmission : ce que les passeurs du Néolithique, les Gaulois et d’autres prédécesseurs ont laissé comme traces essentielles. Ceux qui n’avaient pas encore la connaissance ni le pouvoir de l’écriture avaient déjà la conscience du devoir de nous communiquer et de nous léguer leur histoire, à travers leurs lechs, menhirs, stèles, pierres remarquables… et les signes gravés, embryons d’un langage écrit.

“Mémoires Celtes, les 7 croix” est un travail de recherche sur la mémoire collective de Plouarzel. La série se compose de sept tableaux, représentant les sept croix qui jalonnent le chemin de Brélès – le chiffre 7, hautement symbolique –, entourant et protégeant mon lieu de vie, Lanhalla.


Si ce travail est figuratif, il est avant tout conceptuel : il prolonge mes recherches sur la mémoire, les traces et les cicatrices. Ces tableaux sont réalisés sur toile de lin, à l’huile, avec des médiums issus des techniques anciennes, dans un dialogue entre tradition et contemporanéité.


Ces symboles gravés sur les différentes pierres dressées se retrouvent aussi dans les tumulus ou tombeaux. comme celui incontournable de GAVRINIS, sur l’ile de Gavrinis, proche de Carnac. (Morbihan), qu’a longuement étudié l’archéologue Serge CASSEN - « Vaisseau engravé » -

Ces symboles multiples résument l’étendue du vocabulaire néolithique :

Les avertissements ou signes protecteurs : Hache emmanchée, lames de hache (triangle), serpent dressé, arc, carquois, crosse de jet, ...

La nature : les vagues, l’eau, les animaux (oiseaux, cachalot,...),

Les embarcations (bateau et hommes stylisés),

Ou plus mystérieusement : crosses, et autres cupules pétroglyphes (dessin symbolique gravé sur une surface rocheuse naturelle) verticales, horizontales ou courbes... Signes protecteurs ou magiques…


Ces signes se retrouvent sous cette matière noire entourant la croix.

Ce noir qui recouvre ces signes ...

Cette matière est constituée de nanotubes de carbones (1000 fois plus petits qu’un cheveux) piégeant les photons qui viennent les heurter et les absorbent pour les dissiper sous forme de chaleur.

Grâce à ses excellentes propriétés, il trouve des applications dans les secteurs de l'espace et de la défense, en raison des niveaux élevés de pollution lumineuse provenant du soleil, de la lune et de la terre, aggravés par les rigueurs du lancement. Il peut aussi être utilisé pour fabriquer des engins furtifs, d’éviter les reflets de lumière, comme les faces internes des télescopes astronomiques capables de détecter les étoiles lointaines les plus ténues.


Au-delà de la dimension plastique, cette série s’inscrit dans une démarche conceptuelle : il s’agit d’interroger la manière dont les matériaux, les gestes et les symboles participent à la construction, à la transmission, mais aussi à l’effacement de notre mémoire collective. Les choix techniques, le recours à des substances issues de rituels ou de recherches scientifiques, tout comme la superposition des couches et des signes, traduisent une réflexion sur la mémoire, la trace et l’oubli.

Cette approche mêle ainsi techniques traditionnelles et recherches innovantes, pour donner vie à des toiles à la fois ancrées dans la rigueur du travail classique et conceptuel et ouvertes à l’expérimentation contemporaine.


MAIS, comme l’explique Geneviève Von Petzinger (Anthropologue et chercheuse à l'Université de Columbia au Canada) ces signes vont dans le sens de la transmission d’une mémoire collective :

"Je crois que la nature abstraite de ces signes est, en partie, la meilleure preuve que ces images n'ont pas été réalisées uniquement pour leur qualité esthétique. Cela suggère un rôle plus symbolique pour ces signes et un désir de communiquer des idées qui n'étaient pas facile à représenter dans une forme physique".


Toutes les études pour cette série particulière (Recherches, approche de  langage, traduction des  signes gravés du Néolithiques, travail des matières, réalisation, ...) seront résumées dans un ouvrage illustré accompagnant cette série de tableaux.